Bonjour les amis et les amies
Oh la belle surprise!
On nous avait, à plusieurs reprises, affirmé que les routes Kazakhs menant à notre poste frontière vers la Russie étaient épouvantables, les pires qui soient. Nous avions en conséquence prévu notre déplacement sur la base d’un parcours à 30km/h maximum.
Mystères de la communication, nous avions dû mal comprendre, car les routes parcourues se sont avérées tout à fait correctes, voire excellentes. En conséquence, nous avons tracé beaucoup plus vite que prévu, et profité de ce temps gagné pour aller découvrir Moscou - toujours dans notre carrosse, que nous avons alors pu mettre en résidence au camping du Parc Sokolniki.
La Place Rouge, le Kremlin, le cathédrale « Basile le bienheureux », le Bolchoï… des noms qui résonnent dans nos têtes pour les avoir entendus à maintes reprises. Aussi quelle émotion de se retrouver dans ces lieux chargés d’histoire. Et les musées ! Ils vous mettent l’eau à la bouche: Galerie Tretiakov, musée des beaux arts Pouchkine et son annexe « la galerie d’art européenne ».
LA PLACE ROUGE
Même sans y avoir jamais mis les pieds, nous en avons tous des images dans la tête, au rythme d’un défilé militaire rituel en Union Soviétique. Bon cette fois ci c’était surtout un défilé anarchique de touristes en goguette auquel nous avons allègrement participé.
Elle est sans aucun doute l’emblème de la Russie de par son ensemble de bulbes polychromes, qui coiffent chacune de ses dix chapelles. A l’intérieur, ces chapelles se succèdent, une centrale, 4 au points cardinaux, 4 dans leurs diagonales, et une qui fut rajoutée, justement celle consacrée à Basile le Bienheureux, qui est aussi la plus petite. Chaque chapelle fut construite pour honorer le Saint dont la fête coïncidait avec le jour d’une grande victoire d’Ivan le Terrible contre les tatares.
Et ce jour-là encore, cerise sur le gâteau, à l’improviste nous avons eu droit à une superbe chorale à capella dans La Chapelle principale.
C’est un mix de la Samaritaine et des Champs Élysées réunis, une sorte de Disney Land à la gloire du commerce. Jadis ici, face aux remparts du Kremlin, de petits commerçants et artisans avaient établi leurs échoppes, lesquelles, au fil de temps, ont étés progressivement remplacées par ces beaux bâtiments du Goum: trois allées sur trois étages, avec des ponts-passerelles. À présent, vous vous en doutez bien, ce sont les grandes marques de luxe qui occupent les lieux.
GALERIE D’ART EUROPÉEN DU MUSEE POUCHKINE
Elle renferme une exceptionnelle collection d’œuvres d’impressionnistes et post impressionnistes français, Matisse, Cézanne, Derain, Monet, Renoir, Gauguin, Degas, Picasso, Toulouse Lautrec… (que les Oubliés me pardonnent 😉) Un régal.
Cette cathédrale, construite en 1837 pour commémorer la victoire de la Russie sur Napoléon, n’a paradoxalement que quelques années. Staline (encore lui) l’a fait raser, dans le but d’édifier à sa place une tour de 415 mètres de haut surmontee d’une monumentale statue de LÉNINE, de plus de 40 mètres. Mais la seconde guerre mondiale a fait passer le projet aux oubliettes. Et ce n’est qu’en 1994, qu’un fort mouvement populaire en faveur du retour de la cathédrale, obtient gain de cause auprès du maire de Moscou, lequel donne son accord pour la reconstruction - à la condition, toutefois, que la ville ne débourse pas un kopeck. Un immense élan populaire (comme ce fut le cas pour Notre Dame de Paris) a permis de trouver les fonds et faire aboutir le projet. Elle fut donc reconstruite à l’identique, avec les mêmes matériaux et les mêmes techniques qu’à l’origine. Mais au lieu des quarante années qu’il avait fallu pour construire l’original, 4 seulement auront suffi pour construire sa réplique.
Maïté a encore frappé… (💪😁)
Quand nous allons visiter cette cathédrale, le 1er jour de notre séjour moscovite, il y avait une cérémonie religieuse, très intense et peuplée, aussi nous n’avions pas pris de photo de l’intérieur. Nous y revenons donc quelques jours plus tard, mais Zut! Cette fois la cathédrale est fermée. Mais… Maïté voit alors un Pope en sortir, et va tout naturellement lui demander si et quand la cathédrale compte ouvrir… Le Pope prend Maïté en sympathie, ils commencent une discussion sans fin (religion ou philosophie, qui l’emportera? 😁), et tout naturellement le Père Ilias nous entraine vers la porte, et nous emmène à l’intérieur. Là il nous fait visiter non seulement la cathédrale mais aussi ses coulisses en sous-sol , dans lesquelles se déroule ce jour-là une conférence internationale sur l’Orthodoxie. Et nous y découvrons, stupéfaits, tout un ensemble de salles, dont une immense salle de conférence remplie de Popes et de religieuses. Ilias nous présente même à une sœur qui gère un monastère proche de Moscou, nous invitant à aller la voir (bon… un autre jour peut-être 🤔😉). Puis il nous fait découvrir une splendide collection d’icônes, nous laissant prendre tout notre temps pour les contempler. A la fin il enlève une petite croix qu’il porte autour du cou et l’offre à Maïté… (trop gentil, ce garçon!!! D’ailleurs vous vous en doutez, je l’ai invité à la maison…si un jour il voyage en France 😊)
Après la fin de l’union soviétique, les russes ont déboulonné diverses statues, et les ont ensuite regroupées dans un jardin qui jouxte la nouvelle galerie Tretiakov.
Le saint des saint, le cœur du pouvoir Russe. C’est ici que depuis des siècles les stars puis les présidents successifs dirigent le pays (hormis une courte période au cours de laquelle ce pouvoir lui avait préféré Saint Petersbourg). C’est là que les Stars vivaient et se faisaient couronner: une enceinte fortifiée à l’intérieur de laquelle les palais cathédrales et autres églises abritaient la cour Russe. Staline ne put s’empêcher d’en faire détruire quelques unes pour construire en lieu et place le palais des congrès, emblème du parti communiste. Drôle de construction en verre au milieu de ces anciens monuments.
Tretiakov était un collectionneur d’art, qui a acheté une quantité impressionnante d’œuvres de peintres Russes de son époque. Il a ainsi engrangé une collection de plus 1800 tableaux dont il a fait don à la ville de Moscou à sa mort.
En regardant la programmation, nous avions vu qu’il y avait un spectacle lors de notre passage. L’occasion était trop belle, nous avons donc voulu réserver des places. Mais les deux seules places restantes (deux! vous y croyez? pourtant c’est vrai!) étaient pour la représentation du lendemain de notre départ. Qu’à cela ne tienne, nous avons donc prolongé d’une journée notre séjour à Moscou pour y assister… (Dans la loge du directeur, rien qu’ça 😁).
Après avoir visité 4 mois les pays d’Asie centrale, berceaux des contes des mille et une nuits, nous avons assisté ce soir-là au ballet du « Conte des milles et une nuits », dans la salle historique du Bolchoï. Magnifique.
Cette fois ci notre voyage est bel et bien terminé. On rentre!
À bientôt en chair et en os et en un seul morceau (🤞🤞🤞😁)
Bises à tous
Jean Marc et Maïté
PS : Encore une dernière petite anecdote sur le passage de la frontière Russo/Létonienne. Vous vous rappelez nos 65 heures pour passer la frontière à l’aller? Pour la route du retour nous décidons bien sûr de ne surtout pas emprunter la même! Nous optons pour une autre frontière en bas de la Lettonie. Arrivés devant le poste il n’y a que 12 voitures devant nous. Mais nous sommes devenus des méfiants épidermiques du passage de frontière, aussi nous sommes tout de suite allés demander aux passagers de la première voiture quand ils étaient arrivés.
Non! vous n’allez pas me croire, ils étaient arrivés à 6 h du matin et il n’y avait alors que 6 voitures devant eux. Là il est 20h30 et rien ne bouge. Pas question d’attendre cette fois ci, je décide de faire 240 km de plus illico presto et sans délai, pour aller voir comment ça se passe à la frontière plus au nord (Russo/Estonienne). On arrive à 23h15, il n’y a personne, nous entrons immédiatement et nous sortirons de la frontière Estonienne à 1h30 du matin soit 2h15 pour passer les deux frontières. Pas mal non… (comme quoi ça peut servir d’avoir la tête dure ! 😁)