Bonjour les amis et les amies

La Mongolie ça se mérite…

Pour vous en donner une première idée, je m’en vais vous conter dans les menus détails les… 65 heures (non il n’y a pas d’erreur) qu’il nous a fallu pour passer la frontière entre la Lettonie et la Russie.

Vous le savez je ne suis pas un écrivain dans l’âme, attendez vous à des longueurs et passez votre chemin si vous n’êtes pas prêt à supporter cette mauvaise prose😉

  SAMEDI 13 MAI

Très mauvaise nuit, quelques appréhensions, nous nous apprêtons à franchir la frontière Russe aujourd’hui (enfin… c’est ce que nous croyons).

Avant cela il nous faut traverser la Lituanie, paysages charmant, beaucoup de nature, des bois, étangs, rivières, les amateurs de randonnée peuvent s’en donner à cœur joie… de jolies petites maisons en bois dans de tout petits villages. Je pense que nous y reviendrons!

Puis la Lettonie, peut-être un peu moins belle mais sympa quand même.


Nid de cigognes, il y en a partout

ÉPISODE 1

Nous arrivons enfin au poste frontière Lettonie/Russie vers 15h30.

Il y a 27 véhicules devant nous, en soi ce n’est pas beaucoup, nous avons bon espoir…

Pourtant nous ne bougerons pas de la journée, le poste a sans doute fermé ses portes vers 16h ( c’est le week-end), mais dans ce cas, uniquement pour les véhicules légers. Les poids lourds, eux, vont défiler toute la journée et toute la nuit à rythme soutenu (Polonais, Serbes, Lituaniens, Lettoniens, mais aussi Russes et Ukrainiens…!) business is business.

Les gens paraissent résignés, certains entament des conversations, d’autres font quelques pas en remontant la file de voitures, d’autres s’engagent dans les bois, envie de balade..? sans doute pas exactement, ils reviennent au bout de quelques minutes, nul doute sur l’objet de leur escapade. Les abords de la route ont été clairement adaptés aux besoins de la cause : à gauche forêt/toilettes, à droite fossé/poubelles.

Nous passons donc la nuit sur place, dans la file d’attente, tant bien que mal l’œil toujours aux aguets d’une éventuelle accélération diurne du passage de frontière.



DIMANCHE 14 MAI

Très mauvaise nuit, en permanence le bruit des camions qui maintiennent leur moteur allumé, attendant leur tour pour s’avancer vers le poste frontière, convoités par des moustiques en pagaille, gros comme des abeilles ( bon là j’exagère un peu)


ÉPISODE 2

Quand, à 5h du matin, 7 véhicules passent d’un coup, les voitures suivantes se regroupent pour combler l’espace libéré, mais pour ma part j’ai beau tourner la clé de contact pour avancer, le moteur refuse de démarrer, et les véhicules qui sont derrière nous en profitent pour nous doubler 😖. Que se passe t’il, ce n’est pas un problème de batterie, je panique,  quand me revient du fond de ma mémoire le souvenir d’une panne similaire à Saint Vrain, il s’agissait du désamorçage de la pompe à gasoil qui m’avait fait le même coup il y quelques années. J’ouvre le capot et je réamorce la pompe, ouf, nous démarrons et très gentiment les trois véhicules qui nous avaient dépassés nous laissent récupérer notre place dans le rang.


ÉPISODE 3

Une heure plus tard, trois autres véhicules passent la barrière, et encore une heure plus tard deux de plus. On avance petit à petit….

Puis déception, plus rien jusqu’à 11h30 et là de nouveau trois véhicules peuvent passer, nous ne sommes plus qu’à 12 véhicules de la barrière. A 13h30, 4 véhicules de moins, plus que 8 devant nous (ça sent bon la douane toute proche), à 17h, 3 véhicules de moins et à 22h  4 de moins, et nous voici arrivés en tête de file 💪, SUPER 



LUNDI 15 MAI 

ÉPISODE 4

A 2 h du matin c’est pour nous que s’ouvre enfin la barrière et nous accédons au poste de contrôle de la douane de Lettonie. 

Victoire..?

Hé bien non, car grosse déconvenue…

Après une inspection succincte du véhicule, nous sommes invités au bureau du «custom» où nous déclarons honnêtement nos 3500 Euros en espèces… et patatras, une des douanières prétend que nous n’avons pas le droit d’emporter des Euros, arguant d’un texte de loi de la Réglementation Européenne (833/2014), qui interdirait l’exportation d’Euros en Russie, sauf que… dans ce même texte, le second paragraphe précise que cette réglementation ne s’applique pas aux voyageurs allant visiter la Russie, dans la mesure où la somme est raisonnable (tolérance à 10 000€… donc nous en sommes loin). Mais la douanière ne veut rien entendre, c’est interdit c’est interdit il faut que l’on retourne en arrière pour changer nos Euros en Roubles ou en Dollars ( comme c’est étrange, les Dollars est autorisé mais pas les Euros…). Nous n’avons pas d’autre choix que de quitter la zone frontière pour essayer d’aller changer nos Euros à la ville voisine (100 km aller/retour tout de même), nous nous y résignons, demandant tout de même qu’on nous épargne à notre retour les 48 h d’attente. Demande acceptée, nous partons vers la ville changer nos Euros en Dollars. Pour ceux qui me connaissent je vous laisse imaginer mon état d’esprit envers cette douanière….

Dans la ville en question, 3 heures à attendre l’ouverture de la banque, pour apprendre qu’il nous est impossible de changer l’intégralité de la somme. Nous décidons donc  de ne changer que 100€ en $, quitte à prétexter lors du retour à la douane que dans la nuit nous ne nous sommes pas compris sur le montant de nos espèces.

Et retour à la frontière après plusieurs hésitations ( ne ferait on pas mieux d’aller passer la frontière en Estonie?) 


ÉPISODE 5 

Revenus à la barrière d’entrée de la douane, l’équipe a changé et le nouveau n’a pas été mis au courant de notre situation. À nouveau, de longues explications, mais le douanier ne veut rien entendre et nous demande d’aller nous ranger au bout de la nouvelle file d’attente! Maïté continue d’insister mais - coup de chance - dans cette file que je remonte à pied de quelques mètres pour essayer de détendre, un Russophone qui parle très bien français, me conseille de demander à parler au chef d’équipe, ce que nous faisons aussitôt, demande acceptée, et le chef nous reçoit. Et de nouveau, longues palabres (vous connaissez Maïté…) après quoi le chef appelle son chef et  ils acceptent de nous laisser passer. Yes!


ÉPISODE 6

Nous parvenons donc de nouveau au contrôle de la frontière Lettone. Maïté pense que la nouvelle équipe ne sera pas au courant de ce qui s’est produit le matin, eh bien… si! Notre charmante douanière a fait un rapport et quand nous nous présentons à l’enregistrement le rapport ressort, on nous demande un document pour justifier le changement de nos euros en dollars. Nous donnons le reçu des 100$ mais la douane ne l’accepte pas, rappelant la somme que nous avions signalée dans la nuit s’élevait à 3500€. Maïté rétorque qu’il y a eu incompréhension par  confusion des mots cash et card … Pour toute réponse, on nous fait ranger le véhicule sur le côté. Cette fois on se sent très mal barrés, moral à zéro. Après 1 heure d’attente nous décidons de lâcher le morceau et d’aller leur dire que nous quittons le passage de la zone frontière pour rebrousser chemin… Mais quand Maïté ouvre la bouche pour prendre la parole, le douanier chargé de l’enregistrement lui tend tous nos papiers: nous pouvons partir, et en russe il se fend même d’un souriant « da svidania » transcription phonétique - faute d’alphabet cyrillique sur ma tablette - de « au revoir » en russe . Ouffff on l’a échappé belle…


ÉPISODE 7

Nous arrivons devant la barrière d’entrée de la frontière russe vers 14h, soit près de 48h après notre arrivée et le début des opérations... 

Devant nous, une dizaine de véhicules en attente d’être contrôlés par la douane russe. Nous nous résignons à une nouvelle longue attente, qui durera probablement jusqu’à demain matin. Et toujours les camions et leurs moteurs qui tournent en permanence juste à côté de nous (bonjour les gaz d’échappement), et les moustiques toujours aussi voraces.

Petit à petit les véhicules passent les uns après les autres et à 2h30 du matin c’est enfin notre tour d’entrer dans la sacro sainte enceinte du contrôle douanier Russe. Après trois nuits sans quasiment dormir, vous vous doutez qu’on n’aborde pas cette étape dans les meilleures conditions, mais bon on est quand même contents d’être là.

Premier contrôle d’identité, évidement nous n’avions pas repéré que la petite feuille blanche qui nous avait été remise au passage de la barrière était à compléter. Même si Maïté a un peu appris le russe il nous a faut plusieurs essais pour compléter correctement le formulaire en question. 


ÉPISODE 8

On nous indique une position que nous devons rejoindre, au passage nous découvrons que des véhicules attendent de chaque côté, entièrement vidés de leurs bagages pour une inspection en règle. 

Là, un nouveau petit stress voit le jour dans mon cerveau. Vous le savez Maïté a préparé des tas de petits plats, qu’elle a déshydratés et soigneusement mis sous vide de même qu’un gros carton de lait en poudre reparti dans plusieurs petits sachet... et nous nous apprêtons à passer le contrôle de la douane Russe 😰. Bon. On n’en est plus à ça près 🤣… 

Pour nous changer les idées, on nous remet de longs formulaires rédigés en russe, tous totalement incompréhensibles. Impossible de les compléter. Dans un Russe aléatoire de Maïté et un anglais tout aussi aléatoire d’une des douanières sortie pour nous aider, nous suivons aveuglément les instructions de cette dernière et finissons tant bien que mal par compléter les documents (la douanière était bien ennuyée, notre voyage insolite ne rentrant dans aucune case, il lui a fallu improviser à plusieurs reprises). 

2h30 plus tard arrive enfin l’inspection du véhicule et de son contenu….🫣


ÉPISODE 9

Le douanier me demande d’ouvrir la porte de la cellule, donc pour pouvoir y entrer je veux relever le toit. Et là, non,  ce n’est pas une blague, les deux vérins d’ouverture du toit me lâchent en même temps et le toit ne peut plus rester ouvert. 🤪

J’improvise avec nos têtes de lit en bois des supports improvisés pour maintenir le toit ouvert, tant bien que mal. L’inspection peut commencer, pas besoin de tout sortir, il me demande juste d’ouvrir au fur et à mesure les tiroirs sur lesquels il jette un œil averti. Idem pour les coffres où nous rangeons nos réserves de nourritures. Tout à l’air de lui convenir et à ma grande surprise, le contrôle se passe tout à fait correctement. Sur le côté une douanière avec un chien en laisse attend que cette première inspection soit terminée pour intervenir à son tour, mais étant donné que le lait en poudre n’intéressait pas ce brave petit chien tout se passe bien.

Vous vous êtes réjouis trop vite, non ce n’est pas fini…

On m’enjoint de me rendre dans un immense hangar accompagné d’une douanière, Maïté devant m’attendre sur place pendant ce temps. Ils vont scanner le véhicule. Je n’en peux plus, trois nuit blanches font que dans la salle où le technicien m’a demandé d’attendre, je m’endors. Il me réveille et me dit de retourner au point contrôle ( du moins c’est ce que j’ai cru comprendre vu ma parfaite maîtrise du russe). Évidemment je me perds et je me retrouve du côté où sont contrôlé les poids lourds, demis tour, et j’arrive enfin à retrouver le porche de contrôle des véhicules légers… mais à contre sens!

Epuisé je gare l’ISUZU, je replonge dans un sommeil de plomb, pendant que Maite fait le pied de grue devant la guérîte de la douane. Au bout d’une petite heure on nous remet enfin nos papiers. 


ÉPISODE 10

Nous nous dirigeons vers la barrière de sortie, mais elle ne s’ouvre pas! 

Un soldat sort furieux du guichet (évidement nous ne savons pas pourquoi), quand heureusement le chauffeur d’une camionnette Moldave, avec son Google Trad ( le notre ne fonctionne pas  car plus de réseau),  nous fait comprendre que pour pouvoir sortir il faut payer 300 roubles. Non c’est une blague, on a des dollars mais des roubles on n’en as pas… NONNNNNNNNNN.

Pas de panique, car (la vie est bien faite, non?) le Moldave nous fait comprendre qu’il peut changer nos dollars en roubles, évidemment… à un taux désavantageux mais au moins on pourra sortir.

LA BARRIÈRE S’OUVRE SUR LA RUSSIE, IL EST 7H DU MATIN.

Compte tenu de la fatigue nous avions envisagé de dormir sur le parking d’une des stations d’essence qui se trouve juste à la sortie de la douane. 

Mais non, dormir là ça nous file la nausée. nous ne voulons pas dormir là, nous préférons faire un peu de route malgré la fatigue afin de nous éloigner physiquement de ces trois journées d’enfer.

Voilà, nous sommes en Russie.

Contrairement à ce que nous supposions, sur les 65 heures qu’il a fallu pour passer les 500 m de zone frontière Lettonie/Russie,  la douane russe n’a nécessité « que » 17 heures,  (dont 5 de contrôle). Comme quoi…..

À bientôt , Saint Petersbourg dans le prochain article… (promis on essaiera de faire plus court!!!).


 Bonjours les Amis et les Amies CHEFCHAOUEN Ici tout est bleu Les tombes… Les taxis Les maisons, du sol au plafond… Les fontaines… Les porte...