Bonjour les Amis et les Amies

Deux hommes, un érudit et un ancien mineur, l’un croyant, l’autre pas, mais tous deux profondément animés par une même idée: préserver le patrimoine.

LA MOSQUÉE IKELANE

Dans le quartier AFANOUR juste à côté de TINGHIR, un Ksar laissé à l’abandon, complètement en ruine, comme dans toutes les villes.



Mais là…


il y a une mosquée, la mosquée IKELANE. D’après Eddi, le gardien et le restaurateur bénévole de cet édifice, la mosquée date de 3 ou 4 siècles.
Eddi, est un homme natif de ce quartier, il habitait une de ces maisons en pisé. Enfant il fréquentait la mosquée, comme son père et son grand père . Pour gagner sa  vie, il est parti faire le mineur dans les mines de charbon du nord du Maroc, et en est revenu 25 ans plus tard, rongé de silicose. Je suis «Périmé», comme il dit. Depuis, son obsession est de réhabiliter cette mosquée, envers et contre tout, au risque de passer, aux yeux de certains et de sa propre famille, pour un fou.


La salle de prière 


Des plafonds sobrement décoré 


Le Mihrâb (à gauche) indique la direction de la Mecque. C’est là que le l’Imam se place durant la prière. La forme du Mihrab génère un écho. À côté, le minbar: une sorte de chaire en haut de laquelle l’imam fait son sermon (ce n’est sans aucun doute pas le minbar d’origine).


Au milieu le puit permettant les ablutions, qui s’est asséché. 


L’eau puisée était chauffée pour les douches, juste derrière (trop sombre pour les photos).


Cette mosquée était aussi une Médersas, il y avait donc des salles où les étudiants étaient logés.


Il y avait même des toilettes, mais seulement pour le pipi…(et seulement pour les hommes - de toute façon à l’époque les femmes n’avaient pas accès à la mosquée 😉)


Sur la terrasse le dôme.



LE MUSÉE DES SOURCES DE LALA MINOUNA

C’est l’histoire d’une source, qui il y a longtemps - le temps de la mémoire des hommes -  donnait une eau d’une pureté remarquable et qui avait des vertus médicinales. Cette source était protégée et entretenue par le Pacha local. Mais un jour, celui-ci fut nommé à de plus hautes fonctions et son successeur laissa cette source à l’abandon, puis utilisée comme dépotoir à purin et autres excréments, à tel point qu’elle était devenue impropre à la consommation, voire même dangereuse. Pour éviter toute contamination elle fut bouchée et bétonnée.


Mais voilà, un homme, Zaïd, natif du village tout proche venait jouer, enfant, près de cette source, comme l’avaient fait avant lui son père, son grand père… Son père lui a permis de faire ses études en Allemagne. À son retour il est devenu professeur d’allemand, puis il a travaillé durant 20 ans dans le tourisme, avec une seule idée en tête, revenir un jour dans son village natal pour y réhabiliter la source de son enfance . 


La source originale se trouve sur une faille le long de laquelle Zaïd a créé d’autres bassins d’où jaillit l’eau.


Mais il ne s’est pas contenté de réhabiliter cette source, son projet étant aussi de créer, autour d’elle, un musée sur les traditions des différentes tribus du Maroc.


Aussi il a sillonné le Maroc de long en large pour y collecter des objets en tous genres qu’il expose dans les bâtiments qu’il a construits autour des sources


Son exploration lui a permis de réunir des objets qui remontent au paléolithique.


Des objets de tous les jours


De l’artisanat…


De la culture…


De l’art de la décoration…


Il a passé avec nous trois heures, à nous expliquer différentes choses, et entre autres, le fonctionnement de l’horloge à clepsydre, utilisée dans les palmeraies pour contrôler la quantité d’eau à laquelle telle ou telle parcelle a droit. Son fonctionnement? Un récipient plein d’eau dans lequel on place une petite soucoupe au fond de laquelle a été percé un petit trou. L’eau du récipient remplit petit à petit cette soucoupe, jusqu’à la faire couler quand elle est pleine. Chaque fois qu’elle a coulé on fait un noeud sur la branche de palmier et quand il y a des noeud sur toutes les épis de la branche de palmier on arrête le débit de l’eau sur cette parcelle.

ZAÏD s’est aussi beaucoup intéressé à l’écriture au Maroc. Comme dans beaucoup d’autres endroits des proche et moyen orient, les musulmans (berbères ou arabes) côtoyaient les juifs et les chrétiens. Il a décidé de se pencher sérieusement sur la calligraphie les textes de ces quatre écritures, qui sont en relation avec la nature et l’harmonie.


Il a réuni les alphabets berbère (bon d’accord on ne voit pas bien les caractères)…


 …arabe…


…latin (notre alphabet), il ne lui manque plus que l’alphabet hébraïque qui ne devrait plus tarder nous a t’il dit!


Les tablettes de pierre sur lesquelles les étudiants écrivent: là encore les explications était vraiment très intéressantes sur la fabrication de l’encre…
Il a nommé cet espace: Le jardin des mots, et l’a orné de courts extraits de ses auteurs bien aimés, comme Saint Exupery, Conficius, Khalil Gibran, Proust, John Lennon… ou encore d’autres, anonymes.

À bientôt
Bises à tous et à toutes
Jean Marc et Maïté 



 

 


 Bonjours les Amis et les Amies CHEFCHAOUEN Ici tout est bleu Les tombes… Les taxis Les maisons, du sol au plafond… Les fontaines… Les porte...